Londres et New York ont été les précurseurs de ce phénomène urbain, transformant des friches industrielles en lieux branchés, attirant une population aisée. Bilan : les prix grimpent, chassant les résidents modestes. Comment préserver la mixité sociale face à cette évolution ?
La gentrification est définie par un processus de remplacement d’une population par une autre, en milieu urbain. Une population
plus aisée vient s’installer, faisant augmenter les prix et poussant alors la population moins aisée à s’éloigner. « Cette pression prend un peu la forme d’une colonisation », souligne Luca Pattaroni,
maître d’enseignement et de recherche au Laboratoire de Sociologie Urbaine de l’EPFL. La gentrification allie en général substitution de population et transformation du cadre bâti. Pour le spécialiste, le
terme s’étend aujourd’hui à d’autres espaces que la ville. Ainsi en France voisine, dans les régions adjacentes à Genève, des enseignants doivent déménager parfois jusqu’à 40 km plus loin pour trouver des loyers acceptables.
Le terme de gentrification est utilisé déjà en 1964 pour décrire l’évolution de quartiers populaires à Londres. La gentrification
s’accentue dans les années 80, où elle se politise. Elle concerne à la fois l’offre de logements et de commerces.