Les courbes du marché immobilier ondulent, telles des vagues, face à la puissance du souffle de l’offre et de la demande. Les spécialistes y naviguent quelquefois à vue, mais, le plus souvent, parviennent à anticiper les tempêtes et les mers calmes. Nous avons demandé à plusieurs d’entre eux de cartographier la situation actuelle et de se mouiller un peu, afin de se projeter dans le futur. Alors, quelles sont les tendances actuelles en matière de logement en propriété ? Et les biens et les hypothèques les plus prisés ? Verdict.
Qui dit présent dit, bien évidemment, pandémie. Celle-ci a sans conteste fait bouger les lignes d’un marché romand souvent qualifié de léthargique. « Il a connu un dynamisme important en 2021, confirme Vincent Clapasson, directeur chez Wüest Partner.
Le segment de la propriété a connu une hausse importante de ses prix, qui est due à une demande attirée par des taux bas et réveillée par la pandémie, ainsi qu’à une offre qui recule et des terrains
à bâtir toujours plus rares. Cette croissance reste toutefois moins importante qu’à travers le monde, eu égard à une augmentation présente depuis de nombreuses années dans notre pays et à des freins réglementaires, notamment en termes de financement. » Une analyse partagée par Thomas Veraguth, de la Recherche immobilière d’UBS, qui souligne l’avantage actuel des propriétaires face aux locataires : « En moyenne, ceux qui acquièrent leur logement bénéficient de coûts d’utilisation de 10 à 15 % plus bas que des locataires d’appartements comparables.
Cela dit, une hausse des taux d’intérêt des hypothèques à taux fixe sur 10 ans de 1,2 %, comme actuellement, à 1,6 % suffirait pratiquement déjà à supprimer cet avantage en termes de coûts et donc à réduire la demande de logements en propriété. » Malgré les difficultés rencontrées, une reprise a en outre été enregistrée dans le secteur de la construction, selon Credit Suisse.

Bien qu’il soit difficile d’y attabler actuellement de nombreux convives, la cuisine reste toujours une des pièces maîtresses de la maison ou du logement. A l’instar de ces dernières années, la tendance se dirige toujours vers une cuisine ouverte et spacieuse, si possible intégrée au séjour ou à la salle à manger. Cet espace de partage accueille également volontiers un îlot central très pratique, qui peut aussi faire office de bar autour duquel les invités se retrouvent pour partager l’apéritif avec la cuisinière ou le cuisinier.
On peut par exemple aussi y encastrer une cave à vins pour épater la galerie depuis le salon. Et pour agrandir le volume à disposition, on n’hésitera pas non plus à casser un mur, en veillant bien sûr, en
compagnie d’un architecte, que ce dernier ne soit pas porteur.

Des goûts, des couleurs et des matériaux
Lorsque l’on crée ou rénove une cuisine, le critère principal est de se faire plaisir car son aménagement reste avant tout une question d’envies et de goûts. Exécutée dans les règles de l’art, la cuisine
reflète en effet la personnalité de ses propriétaires. Les travaux à entreprendre dépendront bien entendu du budget à disposition afin de créer le projet correspondant à ses besoins.
Côté décors et couleurs, le blanc reste indémodable dans la cuisine, qui s’applique partout et selon les préférences en teinte blanc « classique », blanc cassé ou blanc arctique (légèrement gris), brillante ou mat. Pour apporter une touche de modernité, on peut agrémenter ce ton neutre et lumineux avec de petites touches de couleurs – pourquoi pas le vert olive, très tendance en 2022 – sur quelques éléments du mobilier et sur les façades. Autre grande
tendance du moment : les tons foncés, noirs et anthracites,
auxquels on mélange du bois naturel aux nervures apparentes, notamment sur la crédence, qui s’habille également aujourd’hui avec du papier peint et du carrelage. L’utilisation de couleurs foncées propose un design très sobre et élégant mais a pour inconvénient d’obscurcir la pièce. Il faut donc veiller à compenser cette perte de luminosité avec de grandes fenêtres, éventuellement à créer, ou par un éclairage artificiel adéquat et efficace.

Le coup de coeur passé, choisir une table à manger et ses chaises est une affaire de morphologie. « C’est scientifique, analyse Michel Kolly. Pour être confortable, la hauteur du plateau et de la chaise doit être adaptée à celle des genoux. » Mais pas de souci, chez les Kolly, tout est adaptable. Dans l’atelier, les artisans sauront trouver
les proportions idéales ou créer un meuble sur mesure. Qu’il s’agisse de modifier l’empiètement d’une chaise ou la hauteur d’une table, d’un plan de travail ou d’un bar. L’avantage de disposer de son propre atelier est aussi de pouvoir proposer des variantes « haute couture » : changer le plateau d’une table ou les portes des armoires de la cuisine, mais aussi accorder différents meubles grâce à des rappels de matériaux identiques, voire harmoniser la cuisine avec la table de ses rêves ou inversement.
Tapissiers-décorateurs de formation, Michel Kolly et ses fils ne se contentent pas de vendre du mobilier, ils ont cette connaissance pratique des matières et des matériaux mais aussi des finitions d’un meuble ou d’un objet, qui leur permet de « jongler » avec les demandes les plus insolites et, surtout, d’apporter des conseils avisés. Le département de décoration d’intérieur, avec ébénisterie et atelier de tapissiers, complète les centres d’exposition de mobilier, literie, rideaux et pose de sol. C’est le point fort de l’entreprise qui gère également des projets de A à Z, que ce soit pour des constructions neuves ou des rénovations. L’avantage de ce département est de pouvoir « customiser » un meuble de famille, afin l’accorder, que ce soit par des rappels de matière ou de couleurs, au style de la nouvelle cuisine ou du salon.