Le secteur du bâtiment doit jongler avec des ressources locales contestées, une dépendance aux importations et une pénurie de bras. Si la situation reste sous contrôle, les marges de manoeuvre se resserrent. Innovations techniques, économie circulaire et nouvelles stratégies de recrutement : la branche invente les solutions pour continuer à bâtir… malgré la pression.
Gravier, sable, ciment, bois, terres rares : la sécurité d’approvisionnement en matériaux de construction en Suisse n’est pas évidente. Si la situation reste maîtrisée, les
marges de manoeuvre se réduisent. « Matériaux de construction circulaires Suisse » est une association
professionnelle qui contribue à façonner l’avenir du
secteur et à garantir la sécurité d’approvisionnement de la Suisse en matières premières minérales.
Sous nos pieds, des ressources contestées
« Nous avons encore la possibilité de produire des matériaux minéraux comme le gravier sur le territoire suisse, mais la pression est clairement palpable. Il devient très difficile d’ouvrir de nouvelles gravières et décharges, car l’opposition locale est fréquente », constate Michael Widmer, directeur de l’association. Outre les zones d’extraction de gravier, la forêt en tant que ressource et l’extraction de matières premières pour la production de ciment sont également remises en question. Dans le canton
de Vaud, une votation en septembre peut impacter la production de ciment à Eclépens.
Le phénomène NIMBY (« not in my backyard » – pas dans mon voisinage) freine en effet l’ouverture de nouvelles zones d’extraction ou de décharges, pourtant indispensables pour répondre à une demande croissante. Chaque année, la Suisse doit bâtir l’équivalent d’une ville comme Lugano pour répondre à la demande de logements. « Si l’on produit moins de ciment, en limitant par exemple la zone d’extraction de l’usine Holcim qui fournit toute la
Suisse, alors il faut importer des matériaux, ce qui est une aberration écologique, vu leur poids et les distances de transport. »
L’isolation thermique d’un bâtiment tient un rôle central en matière de durabilité, de confort et de coûts. Mais comment procéder ? Quels matériaux choisir ? Etat des lieux avec Andrea Fioroni, architecte lausannois.
Choisir un isolant thermique adéquat, c’est renoncer à émettre trop de gaz à effet de serre et à payer des frais fixes plus élevés que nécessaire, mais aussi opter pour un regain de confort. Mais, sur un marché où la variété des matériaux isolants est large, lequel prendre ? C’est précisément là que… la laine de verre blesse ! « Chaque bâtiment a une isolation qui lui est propre », affirme l’architecte Andrea
Fioroni, du bureau lausannois mad-architectes. Le spécialiste distingue d’emblée les constructions neuves des rénovations. « Les nouveaux bâtiments sont plus faciles à gérer, car on part d’une feuille blanche, explique-t-il. Généralement, on utilise un matériau isolant renouvelable que l’on pose à l’extérieur de la bâtisse – car la performance est meilleure – des triples vitrages et des cadres de fenêtre appropriés. »
La fin de l'été est le moment idéal pour repenser sa résidence secondaire. Comment la rendre aussi agréable pour soi que séduisante pour la location ? Réponses et astuces avec Maria Preite et Aurelia Uldry d’Octobre Studio, qui ont orchestré la rénovation d'une villa en Espagne.
Entre souvenirs de famille et accueil de visiteurs, une maison de vacances raconte plusieurs histoires. « L’idée, c’est de la rendre agréable à vivre pour soi, tout en facilitant
son entretien si elle est destinée à être partagée ou
louée », soulignent Maria Preite et Aurelia Uldry, fondatrices d’Octobre Studio à Fenil-sur-Corsier.
Avant de songer à tout rénover, il suffit parfois d’un tri intelligent, d’un coup de saturateur sur les boiseries extérieures ou de changer quelques luminaires.
L’objectif ? Alléger l’espace, apporter de la fraîcheur, intégrer de nouveaux textiles, ou simplement repenser la place des objets.
Mais que faire lorsque la maison doit aussi plaire à des locataires ? « Une maison rénovée petit à petit peut manquer d’unité. Notre premier travail a été de recréer une harmonie, de créer une ambiance “ hôtel ” sans être impersonnelle », précise Aurelia Uldry.
L’accent est mis sur des matériaux résistants, faciles
d’entretien, et une esthétique neutre mais chaleureuse.
Du mobilier qui plaît sans trop marquer, des rideaux occultants pour le confort, et une ou deux touches ludiques pour les enfants font toute la différence.
Côté pratique, une pièce verrouillable pour ranger ses affaires personnelles, une vaisselle unifiée.
« L’idée n’est pas de tout effacer, mais de sublimer ce qui existe, en créant un lieu accueillant, fonctionnel et fidèle à son environnement. »